Je
me souviens que des essais nucléaires avaient lieu dans le Sahara et qu'ils ont
continué quatre ans après l'indépendance.
Sara
se souvient de Regane.
Regane : un mot, comme un nom de femme.
Maintenant,
ils font des joutes oratoires, mais seuls nos souvenirs sont vrais. Nous savons
exactement ce qui s'est passé.
Sara
dit : nous savons exactement ce qui s'est passé, parce que nous y étions. Je le
dis, les mots faisaient partie de la machine de guerre.
Dire
que la guerre n'était pas une guerre faisait partie de la guerre.
C'était
la guerre même. Faire la guerre en le niant.
Je
me souviens, la Radio y aidait, les mots de la Radio excluaient l'idée de
guerre.
C'est
comme les essais nucléaires, ils supposaient que personne ne vivait dans le
Sahara, qu'un essai nucléaire ne concernait donc personne.
(à suivre...)
LB
Je me souviens que nous étions à Vesoul (Haute-Saône) et que mon père était abonné à L'Express.
RépondreSupprimerJe lisais chaque semaine (années 1960-61) le "Bloc-notes" de François Mauriac - je pense en ce moment au dernier livre d'Anne Wiazemsky - en dernière page, et je voyais de grands blancs à l'intérieur de l'hebdo : les articles sur la guerre d'Algérie, notamment la torture, qui avaient été censurés.
Je n'imaginais pas jusqu'à cette découverte que l'on puisse publier un journal avec des pages blanches !