Ceux qui ont de la chance, ouvrent la
fenêtre, tout est calme, ils allument leurs écrans, c'est la guerre.
Ceux qui n'ont pas de chance ne
peuvent pas ouvrir leur fenêtre à cause du danger et allument leur écran pour y
trouver un peu de paix.
Et puis, il y a ceux qui n'ont ni fenêtre, ni écran.
Elle
se racontait une histoire, elle avait, disait-elle, des écrans allumés comme
autant de fenêtres sur le monde.
Un écran n'est pas une fenêtre, car rien ne peut venir de lui sinon des images et des mots.
En réalité, elle était seulement bien à l'abri entre les murs de
sa maison.
Les bruits du monde lui arrivaient séparés des odeurs et des
miasmes, du sang vrai et des larmes, des séparations brutales.
Elle écrivait.
Le temps de l'écriture survient toujours, même au milieu des pires
guerres, à des moments de calme, arrachés.
Peu importe le support, les mots tracés, même de colère,
supposent, ne fut-ce qu'un moment, la claustration - au moins mentale.
(à suivre...)
LB
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