jeudi 1 mars 2012

32. Eclats et bribes


Nedjma se souvient qu'elle habitait la ferme Germain, les soldats arrivaient, elle et ses frères se mettaient à trembler, les uniformes, les armes immenses. 

Les soldats leur souriaient et leur parlaient, ils voulaient leur offrir des bonbons, Nedjma tremblait toujours. 

Françaouia : "Les Françaouia frappent le torse nu de ton père avec leur crosse." C'est page 79 du livre.

À Belleville, on disait "Gaulois". 

Dans le livre, encore des mots, embuscades, supplétifs encore, maquisards, otages, sentinelles, mirador, treillis, napalm, maison bombardée.

Les mots de la Guerre emplissent les têtes des enfants, s'y installent, y nichent durablement, sont pierres de mémoire - énigmes et secrets. 

Les mots de la Guerre sont gorgés des émotions de l'enfance, en ce temps de soumission heureuse à l'état du monde tel qu'il vous est donné.

Dans les livres, aussi, les mots cachés, tus, revêtus, alors, de tenues de camouflage. Enfumer, "les soldats les enfument dans les grottes".

(à suivre...)

LB

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