dimanche 11 mars 2012

51. Exils


L'exil arrête le temps, ouvre une parenthèse, fige le lieu abandonné à l'instant du départ, le tient muet dans la glace ardente du souvenir.
Pour ceux qui restent le temps est un fil sur lequel ils ont continué leur marche tranquille, sans chute, ni saccades.

Pour ceux qui restent, les lieux coulent des jours sans surprise, qui se succèdent un à un dans la continuité du temps.
L'exilé attend que son retour, ou une parole, referme la parenthèse qui un jour, s'était ouverte comme la bouche dévorante du vieux Chronos.
Ceux qui sont restés, ont continué à peupler les lieux de leur quotidien, les ont fait vivre, au rythme de leur vie, heureuse ou malheureuse
Leurs lieux sont restés vivants de leur vie même.

Les exilés voient les lieux du souvenir devenir comme leurs mots des tombeaux.

(à suivre...)
LB

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