Jeanne lisait d'Albert Camus,
"Le premier homme" et les phrases s'enroulaient des souvenirs l'un
dans l'autre emmêlés. Jeanne voyait bien qu'il ne s'agissait ni de l'histoire
du Père, ni de celle de Sara.
Albert Camus était-il comme
Cormery, le héros, fils d'un de ces conquérants dépenaillés et fugitifs qui
échappaient aux prisons de l'Empire.
Albert Camus était-il comme
Cormery fils d'une fille de ces familles mahonaises embrigadées pour créer un
peuplement "français" en Algérie.
Voilà ce que l'école de la
République cachait à chacun et voilà comment ce secret créait en chacun la
Légende du Premier Homme.
Le Père disait, il y a la
Guerre des armes et la Guerre de papier.
Jacques Cormery, l'enfant héros
du Premier homme est pupille de la nation, pour avoir perdu son père pendant la
guerre de 14-18.
Pupille de la nation, comme
devait l'être Camus et comme l'était le cousin du Père, qui ainsi avait pu
devenir médecin.
Je me souviens de cette
expression pupille de la nation : elle menait à l'idée que, pour une mère, son
enfant était la prunelle de ses yeux.
(à suivre...)
LB
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