Je lis le prix Goncourt 2011,
L'art français de la guerre.
Les souvenirs mènent tous à
l'importance de l'armée française et de son histoire dans la Guerre d'Algérie.
Cela ne devrait pas étonner.
La guerre, c'est bien l'affaire
des armées.
Alors, je lis L'art français de
la guerre, il tombe à pic.
Déjà, page 12, cette phrase sobre, lapidaire me paraît juste sonner comme ces vérités pressenties qui n'ont pas trouvé leurs
mots : "L'armée en France est un sujet qui fâche."
Page 21, il est question de
chars et je me souviens du matin où un char, un tank, disait le Père, était
garé devant l'immeuble de la Cité.
Je me souviens, comme le
narrateur d'Alexis Jenni, de la Guerre du Golfe et de la rage devant les images
de synthèse de la télévision.
Le mensonge des frappes
chirurgicales, le mensonge de l'alliance de la chirurgie et de la guerre, la
chirurgie c'est après, voilà la vérité.
Et p.24, le narrateur de Jenni,
le remarque, l'écrit : Dans les guerres dissymétriques, les seules auxquelles
l'Occident prend part, la proportion est toujours la
même : pas moins de un à dix.
La question au bas de la page
36 : suffirait-il d'être français pour être concerné par ce que firent d'autres
français ?
"Le silence après la
guerre est toujours la guerre."
Elle s'apercevait qu'elle
s'était tue longtemps croyant respirer l'air de la paix.
Le guerrier d'Alexis Jenni est
artiste, il peignait, celui des Bienveillantes écrivait. L'art serait-il le
lieu de la bonté des guerriers ?
C'est page 50 : "La
mémoire n'a pas de début."
Page 51 : "Il y a dans un
événement quelque chose que son récit ne résout pas."
Je me souviens que le tank
était là massif, vert-beige bien visible dans les murs de la Cité, avec ses
chenilles désaccordées d'avec la rue.
Je me souviens que la Radio
parlait d'un putsch et que nous avons manqué un jour d'école.
Je me souviens que le Père est
parti faire sa classe et qu'il disait que peut- être des enfants viendraient,
il devait y être.
Je me souviens que Sara a
allumé une veilleuse en plein jour et que nous avons attendu son retour.
(à suivre...)
LB
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
écrivez moi :