mardi 15 mai 2012

86. Les parachutistes

Je me souviens quand les parachutistes se sont installés dans la Cité, ils avaient réquisitionné le Garage sous le terrain de tennis. 
Parfois, ils défilaient sur l'Avenue, en un petit groupe, avançant quatre de front, chantant un chant grave coupé d'un silence sur deux pas. 
Je me souviens du soir où de la fenêtre de l'appartement dans la Cité, j'ai vu trois parachutistes enfoncer une porte à coup de Rangers. 
Je me souviens qu'un des "bérets rouges" frappait avec la crosse d'une mitraillette sur la porte, que la porte a cédé et qu'ils ont disparu. 
Je me souviens du Général Massu et d'avoir pensé que son nom même était une violence.
Les parachutistes étaient-ils basés là parce que la Cité était bâtie à la lisière d'un quartier arabe ?
De la fenêtre de l'appartement de la Cité, on voyait les petites maisons, et les silhouettes des femmes sur les terrasses du quartier arabe.


L'école primaire de la Cité était prévue pour accueillir tous les enfants des environs.


Les terrassements de la Cité commencent en 1953 : projet de mêler les populations d'origines diverses sur les hauteurs de la Ville. 
Dans la Cité, on avait bâti deux écoles, un marché couvert, des jeux d'eau, une esplanade arborée, l'immense garage et le terrain de tennis.
L'architecte était Fernand Pouillon. Dans un bassin, des dauphins de pierre avec leurs jets d'eau.
Pouillon aurait-il pu imaginer que le Garage sous le tennis abriterait un régiment de parachutistes, et la torture ? 

(à suivre...)
LB

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