Larbi écrit
La guerre d'Algérie a été une terrible
épreuve pour les populations civiles.
Les enfants ont entendu parler
d'évadés, ensuite de HLL (hors la loi) et presque en même temps de
moudjahidines (ceux qui font le djihad, en ce temps là, cela n’avait pas de
connotation religieuse).
Les femmes se sont mises à chanter, en
travaillant, des chants improvisés de glorification du moudjahid.
On les chantait en revenant des champs
et puis, on les oubliait. Ils revenaient sur les lèvres comme un secret de
famille, connu de tous.
Par chance, et surtout, parce que mon
père nous a évacués de Kabylie, je n'ai vu qu'un seul mort, mon copain Safiane
tué par un harki.
En 1962, j'ai vu un jeune français
agoniser dans un terrain vague, devant la caserne des Eucalyptus; les soldats
ne sont pas sortis le secourir...
Enfants, puis adolescents, nous étions
des coffres forts ambulants de secrets de famille.
Les pires qui touchaient aux viols des
personnes étaient effacés de nos mémoires. A ce jour!
On jouait aux jeux de nos âges; pas à
la guerre...
Le plus triste: rencontrer le regard
vide de ceux qui ont vu ou vécu des horreurs...
Si c'est une catharsis, elle est pénible, mais en est-ce une...
Jeanne, parlons d’autre chose.
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